mercredi 22 janvier 2014

Plus tard je serais ... ?





Bonjour 2014,
Après les cadeaux, les repas copieux et les retrouvailles familiales, la rentrée nous fait coucou. Enfin, vous fait coucou, car cette année, je ne fais pas de rentrée… Dit de cette façon, ça effraie, on imagine peut-être une jeune fille marginale, qui ne supporte plus les cours, les réveils, les devoirs. Alors on tente de définir ceci par une autre expression cette mise “hors du système”, on emploie le terme “année sabbatique”. Je n’aime pas ce mot, il sonne très péjoratif, surtout dans la bouche de mon père (haha).  Plus sérieusement, cette année, j’en ai assez entendu; des commentaires sur mon avenir, mes études et j’en passe. Beaucoup d’interrogations, de préjugés et énormément d’incompréhension. Alors pour clarifier tout ça et peut être rassurer le peu de personnes qui lisent mon Tumblr, je vous expose mon point de vue, mon vécu de cette  moitié d’année “en dehors du système”, mes expériences et quelques conseils (si je peux me permettre !).


Le monde des enfants.
Petite, je me voyais chanteuse adolescente, dans le même genre que Violetta ou la sage Miley Cyrus. Sauf que, “tout l’argent que je gagnerais, je le donnerais à des causes humanitaires”, Maëva, 9 ans. À 12 ans je voulais devenir écrivain, puis designer produit, qui s’est mué (grâce à Desperate Housewives) en créatif dans la pub. Ah bah oui, quelle belle merde idée que voilà!

Grandir, la condition sinequanon.
A 14 ans, je savais déjà ce que je voulais faire. S’en est suivi des rendez-vous chez la conseillère d’orientation, des portes ouvertes, mes premiers questionnements, et mes premiers face à face avec un domaine qui m’étais jusque là presque inconnu : les Arts. Car oui, pour travailler dans la Pub, il est pas mal d’avoir un bon ptit coup de crayon ou le sens de la Communication (mais ça, je ne l’ai su que plus tard). Alors bon, vaille qui vaille, je me fais à l’idée que je n’irais pas dans mon lycée de secteur, et que l’internat sera mon lot quotidien 3 ans durant. Quitter ses parents, ses repères, ses amis, oui, pour vouloir accomplir un “rêve” qui, je l’espérais (et je l’espère encore!) remplirait mon frigo autant que mon coeur. “2de STI Arts Appliqués option culture design" , voilà ce que j’ai écrit dans les toutes petites cases de la fiche de voeux en fin 3ème. J’étais prête, à moi le lycée, le dessin, les rencontres !

Un parcours en demi-teinte.
Les 3 ans se sont plutôt bien déroulés, vu la mention ” Assez bien” inscrite sur mon bulletin de notes du bac. Oui mais, à bien y regarder, les notes en matières artistiques ne sont pas très glorieuses, ce sont les matières générales, et surtout les littéraires, qui tirent ma moyenne vers le haut. Et c’est ce qui s’est passé durant 3 ans. J’étais une élève plutot bonne, avec de la volonté, mais “des faiblesses graphiques”, ah bah oui, je ne m’étais jamais vraiment passionnée par le dessin étant plus jeune, et ça se ressentait. J’ai beaucoup douté, sur mon orientation et mes capacités, surtout l’année de Terminale. Et puis il y a eu un petit déclic, les beaux jours. Cette foutue pluie qui cessait, un espoir. Soudain, je voyais le mot ” progression” apparaitre dans mes derniers relevés de notes, ça me foutais une pêche d’enfer ! J’ai voulu pousser plus loin que le Bac, car pour moi, la condition d’accès à ce job tant convoité, c’était un BTS Communication Visuelle. Le Saint Graal, le truc des grands, avec un open space bourré  de gens qui travaillent, des prototypes partout, des tables d’architecte en verre, et des personnes avec des lunettes qui tappent sur un clavier d’ordi en souriant. Moi je voulais faire partie de ce monde, un monde où mes jeux de mots, mon génie humoristique (?) et ma fantaisie pourraient s’exprimer et servir à vendre des trucs (in)utiles ! Le monde de la PUB !

Études supérieures & réalités.
Brevet de Technicien Supérieur en Communication Visuelle: Diplôme français qui se prépare en deux ans. Il destine aux métiers du graphisme, de la publicité et de l’édition. ”

Cette définition me plaisait, je me sentais en phase avec ce que je voulais et ce que le système scolaire me proposait. D’autant plus que j’avais le choix entre deux options, qui me spécialiseraient soit en Edition (univers du livre, du graphisme papier pur et de la publicité) ou en Multimédia (webdesign, vidéo, et publicité). J’ai choisi l’option qui me semblait avoir le plus de valeur sur mon futur CV et qui perdurerait, l’option multimédia.
En y réfléchissant bien, je me suis un peu éloignée de mon objectif de départ, car le webdesign, à part pour les skyblogs (on y revient..), je ne me suis jamais vraiment penchée dessus. Et bien, cette option me paraissait pleine de promesses, car l’air du multimédia, du net, où tout est dématérialisé et tactile, on est en plein dedans, et ça ne fait que commencer ! Alors, en janvier 2011, durant ma Terminale, c’est le coeur battant que je remplissait mes premières lignes de voeux sur Admission Post-Bac (APB pour les intimes). Et ben, merci l’Education Nationale pour ce sacré bordel. Entre l’ordre des voeux, les réponses plus ou moins définitives qui te foirent ton orientation et l’hyper flippante ” Phase complémentaire”, j’en aurais passé du temps devant mon écran! Je vous parle même pas des écoles privées, chères et NON RECONNUES PAR L’ÉTAT (le dernier point est important).  Etant donné mon niveau de graphisme quelque peu branlant, je ne me permettais pas de mettre de grandes écoles de Design dans ma liste (Estienne, Olivier de Serres, Boule, Duperré et Renoir). Alors j’ai mis des voeux raisonnables, tout en sachant que plus le voeu est haut dans la liste, plus il est désiré par le futur étudiant. Ma liste de voeux était une sorte de carte de France. Car oui, en Arts (en général), nos formations ne sont pas dispensées dans le lycée de notre village ou dans le département d’à côté d’autant plus que les places sont très restreintes. Et il faut très souvent tout quitter -une nouvelle fois- et envisager les frais d’un appartement, de la bouffe, du matériel, des sorties, du transport… Mon premier voeux sur la liste était Rouen (pas trop loin de chez moi, lycée public, très bon enseignement), et les départements défilaient, pour arriver à Nice ou Toulouse. Pour m’assurer un filet de sécurité, je me suis penchée sur les écoles privées. J’ai recu des brochures, avec des élèves souriants, de belles photos, des programmes sympas et des prix beaucoup moins sympas. Il y aurait pu avoir la mention ” Vous assure un avenir à partir de 5 000e HT” ça aurait été la même chose. Mais bon, moi je les kiffais bien ces brochures et les télé conseillères. Je les aimais beaucoup moins lorsqu’elles m’annoncaient que l’école n’était pas reconnue par l’État. J’explique: payer (cher) un diplôme, sans que ce dernier soit valide aux yeux de l’Etat. Les agences de graphisme ou de pub s’en fichent, mais pour continuer ses études ou les faire valoir auprès d’un organisme officiel c’est plus compliqué… Chacun fait comme il veut. Des fois, ces écoles, malgré leurs prix, restent de très bons tremplins professionnels (contacts avec de grandes entreprises, réseautage, communauté d’anciens élèves..) mais permettent aussi à des jeunes de rester dans le système, soit car ils se sont perdus en chemin, soit parce qu’ils n’ont été acceptés dans aucun établissement public. Ce fut à motié mon cas.

Désarroi & nouvelles perspectives.
Au terme des 3 phases (si ma mémoire est bonne) d’admission,  après des dizaine de dossiers envoyés, de lettres de motivation écrites, des centaines de coups de téléphone, je n’ai été reçue dans aucune des formations que j’avais demandé. J’en avais mis 11 (sur 12). Alors, début juillet, j’ai recu le mail ” Phase complémentaire”: tu t’inscris dans les établissements ayant encore de la place. C’est un peu ” le rebus” d’APB. Des formations dans le Centre de la France, des lycées dont je ne connaissais meme pas l’existence, avec des options farfelues. J’ai commencé à me dire “au pire, je fais une année en LEA ou en LLCE Anglais, et je retenterais l’an prochain." Et puis, un lycée apparu de nulle part sur APB, un lycée SEMI-PRIVÉ, à Paris, dans le 19eme. Dieu soit loué. 1500e l’année, certifié par l’État. BTS Communication Visuelle option Multimédia, à 2 pas de la Villette. Je dis oui, le lendemain j’ai un entretien avec un responsable, je suis acceptée dans ce lycée.

"Salut, j’ai 17 ans et j’ai un Bac STI AA…"
Paris, le 3 septembre 2011. Il fait beau en ce jour de rentrée. Assise à une table je pense ” J’y suis, à Paris, dans la formation que je veux”. J’ai tout gagné, voire plus que ce que j’espérais. Je m’acclimate a ce nouvel univers, aux trajets Picardie-Paris, à ma classe, à la nouvelle méthode de travail. Et surtout, à un nouveau point de vue. Merde, je suis jeune, la plupart ont plus de 20 ans, du vécu et moi, que dalle. Dans les matières artistiques je m’en sors pas mal, étrangement. Mais c’est pour mieux me rétamer dans les matières “professionnelles”, avec la maitrise des logiciels d’Adobe. Bah ouais, c’était trop beau. Moi et l’ordi on n’est pas copains.

Douter, une sale affaire…
Tout ce que je fais est moche, ça n’a aucun sens, ça ne veut rien dire, je suis perdue. Est ce que  cette option multimédia était sensé faire autant de mal à mon ego ? A l’estime que j’avais de mon travail ? Je me pensais capable d’assumer cette option,  mais je me suis vite rendue compte qu’elle m’empêchais d’avancer dans cette formation et surtout, de m’épanouir et de faire ce que je voulais. Les mois passent, mes lacunes persistent, et l’incompréhension de mes professeurs grandit. “Sur des concepts papier, tout va bien, tu maitrises, mais à l’éxécution PAO, ça ne va plus. ” Ouais je sais, et ça me mine. Le moral premièrement, parce que j’ai beau sourire devant le papier, mais en face de l’écran, j’ai les nerfs en pelote et mes notes dégringolent. Vas y, balance moi du Flash, je finis en pleurs dans les WC. Encore un peu de Photoshop ? Bonne idée, je vais de ce pas préparer la corde et le tabouret ! Ce n’est qu’a la fin de mon BTS que je commence à apprécier travailler avec ces logiciels, mais mes bases sont incertaines. Je m’imagine alors en tant que graphiste reconnue dans une agence trop cool. Et c’est durant cette dernière année que je l’ai accepté. J’ai accepté le fait que j’étais trop “faible” pour envisager de continuer mes etudes en DSAA, DNAP, Licence Pro ou autres diplomes. Beaucoup d’écoles me plaisaient, mais mon niveau me paraissais totalement dérisoire par rapport aux attentes des établissements. Le décalage serait total. Alors, au moment des grandes décisions, des Bac+ 3, Bac + 4 et autres Masters, j’ai décidé de ne pas choisir.

Accepter ses faiblesses, c’est aussi s’accepter.
J’avais trop donné durant ces derniers mois. Je ne compte plus les fois où j’ai craqué moralement, où le doute était tellement fort qu’il m’aspirait, je n’arrivait plus à envisager un avenir, je le voyais flou, incertain, bancal. C’est aussi comment je me sentais. “ Merde, t’as fais tout ça pour rien ? T’es même pas capable de mener 2 projets et un travail de groupe ? C’est tout ce que tu peux faire ? Et les expos, tu les as faites ? T’as oublié, encore. Ouais c’est ça t’as pas le temps. Et dessiner t’as oublié aussi ? Putain ouais. Le dessin”. J’y avais pris goût en fait, durant mes années lycée. La peinture, le dessin, le fusain, la photo. J’en faisais encore, mais c’était plus ça. Je repense à ce qu’un prof de BTS m’a dit ” Mais Maëva, c’est pas toi, tu nous as pas habitués à ça. On te reconnais pas dans ce boulot." En fait, je ne reconnaissais plus mon travail non plus. J’ai perdu un bout de moi en chemin. J’avais perdu ma créativité. J’avais réellement besoin de m’arrêter, de me retrouver, de me reconstruire physiquement et mentalement. Et surtout, savoir dans quelle formation je pourrais m’inscrire une fois prête.


"Salut, j’ai 19 ans, j’ai un BTS CV et je suis en année d’approfondissement"

Car oui, je voyais aussi un moyen de mieux connaitre mes envies, redéfinir mon projet scolaire. Il faut savoir que, le monde du BAC +2 est un sacré bordel, mais celui au delà du BAC + 2 est un chaos sans nom. Les formations ont toutes des noms différents pour au final contenir les même programmes, les écoles deviennent encore plus chères, les formations peuvent etre encore plus scolaires ou professionnalisantes, au choix. Les profs s’y connaissent encore moins, car ouais, c’est un grand n’importe quoi et tout le monde y met ça sauce. L’Etat en rajoute avec ses certifications qui veulent rien dire. Bref, y’a de quoi vouloir arrêter les études et se trouver un job ou aller chez Pôle Emploi direct.
Je me disais aussi qu’un BTS, c’est pas mal, pour un ptit boulot, ça fait bien sur le CV, et puis, ce n’est pas comme si je n’avais qu’un bac ou rien du tout. De plus, je suis jeune, née en fin d’année. Et d’ailleurs, celle ci ne sera pas perdue.  J’ai des objectifs : passer le code, le permis, combler mes lacunes sur les logiciels, passer le TOEIC, aller à des expos, dessiner, voyager, découvrir. Alors lorsque j’entends mes proches me dire " C’est une année à ne rien faire”, ou bien ” Tu vas jamais reprendre tes études”, c’est très mal me connaitre. C’est surtout une généralité, un préjugé auquel j’ai envie de tordre le cou. Au Danemark, la plupart des jeunes bacheliers prennent une, voire deux années pour voyager, bosser, découvrir autre chose, et il s’en portent pas plus mal ! Et quand bien même, si je ne reprendrais pas mes études après cette année, tant que j’assume, je ne vois pas où est le problème. J’ai aussi l’impression que c’est mal perçu car la société pousse à aller toujours plus vite, plus loin, sans réfléchir à nos choix et leurs conséquences. J’ai préféré écouter mon rythme, prendre mon temps pour mes choix futurs, quitte à ce qu’ils soient mauvais, mais qui ne tente rien n’a rien. Et puis, faut bien grandir un jour. Arrêter d’esquisser au crayon pour repasser au feutre noir après (une mauvaise habitude en Arts appliqués). J’ai voulu y aller direct, au feutre noir.


Où j’en suis à présent.

Nous sommes mi-janvier 2014, j’ai eu mon code en octobre, je prends des cours de conduite, et depuis septembre je prends des cours de renforcement en anglais pour passer mon TOEIC courant mars. Je voyage souvent à Toulouse pour raisons personnelles, mais j’apprends a chaque fois que je vais là bas, je fais des expos, je dessine, je reprends petit à petit la photo, je me suis acheté des bouquins sur la maitrise des logiciels. J’ai plein d’idées en tête. Je prévois des voyages, des sorties. Et surtout, je crois que j’ai trouvé ma voie. Il y a une semaine, j’ai passé un concours  dans une école, afin d’entrer en 3eme année dans la filière Marketing & Publicité. Bah ouais, je compte bien reprendre mes études à la rentrée  prochaine, toujours dans le domaine de la pub, mais dans le coté marketing et stratégie. Le graphisme j’ai donné, et je compte conserver ça en tant que loisir, mais bien sûr, cela me servira dans ma future formation. Je ne change pas de branche, je me spécialise dans quelque chose qui me correspond et je pense que ce sera bien mieux comme ça ! 

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MaJ 12/02

Il y a quelques semaines, j'ai reçu le résultat du concours que j'avais passé, et je suis acceptée dans l'école et la filière que je voulais ! Voilà une bonne chose, qui prouve que oui, "malgré" une année au calme, on peut s'en sortir, et surtout, ce n'est pas parce qu'on a pris du temps pour réfléchir que notre choix sera forcément mauvais. Alors oui, je suis bien contente, j'ai enfin pu montrer à certains que ce n'était pas agir en lâche lorsque l'on s'accorde du temps pour réfléchir, savoir ce que l'on veut vraiment, ou au contraire ce que l'on ne veut pas. Mon père aurait préféré que je continue mes études dans une école, à n'importe quel prix, dans une filière que j'aurais choisie par dépit, et où je me serais encore égarée dans cette immense forêt que sont les études. Sauf que cette fois-ci, je n'aurais peut-être pas retrouvé mon chemin. 


"Ce que l'on appelle échec n'est pas la chute, mais le fait de rester à terre."


Mary Pickford

Hello World !



Maëva, 20 ans, newbie sur la blogosphère. 

Je vis en Picardie, pas trop loin de Paris. J'ai étudié les arts et le graphisme. 
J'apprécie l'art en général, la mode, les sports de glisse, la photographie, la musique et tout plein d'autres trucs plus ou moins intéressants !

Pour ce qui est de ma personnalité, on me dit souriante, j'adore rire, dire des bêtises, (et en faire). Je peux être très trèèèèès gourmande. En général, j'ai du mal à me faire un avis sur un sujet en particulier. J'ai l'impression de faire partie des personnes qui voient les bons et les mauvais côtés des choses... Je peux être très optimiste comme très pessimiste, histoire de ne pas tomber des nues ou de sauter de joie le moment venu ! Je suis quelqu'un de très idéaliste, quitte à paraitre naïve.

Je posterais ici quand j'en aurais envie, sur un fait qui m'a marquée, ou pour vous faire partager mes découvertes, mes envies, mes humeurs... Mais surtout, parce que je me suis rendue compte récemment que j'aimais écrire, et que cela me manquait. 

Si vous voulez découvrir mon univers d'une façon plus visuelle, je vous invite à jeter un coup d'oeil à mon Tumblr : dreamersareforever.


Bonne visite !  :)